par Pierre Dortiguier
L’on commet souvent l’erreur d’attribuer à une guerre les moyens et surtout les stratégies de celles qui l’on précédée ;
cette myopie est fatale, et la guerre syrienne permet de dégager un nouveau type d’action destiné à devoir se reproduire : le terrorisme à distance.
L’action récente de l’explosion de l’hôpital de Hama impliquait une technique ordinaire, le creusement de tunnels employé pour faire sauter des prisons, comme cela s’est vu en Afghanistan ; mais le but psychologique ou l’objectif a été murement réfléchi. Il s’agit non pas de convaincre une population –comme dans la soi-disant guerre révolutionnaire maoïste – ou de l’intimider pour qu’elle abandonne le pouvoir ; mais de punir celle-ci de ne pas se révolter contre lui.
La même tactique, à certains égards, a été employée dans les bombardements civils au phosphore contre le Continent européen par les Anglo-américainsn ou au napalm contre la Corée et l’Indochine ; mais la présente guerre syrienne essaye des modèles plus raffinés, susceptibles de fixer une armée par l’appui d’Etats voisins à des rebelles; et la guerre ne vise plus une victoire politique, comme dans le cas du Viet-nam du nord minant le Sud, elle ne veut que rendre toute vie pacifique impossible. C’est un acharnement à distance, car on n’imagine pas une coalition partisane ordonner de telles exécutions de femmes et enfants ! Continue reading